Danone et son partenaire chinois Wahaha ont décidé « de suspendre temporairement toutes les procédures » judiciaires en cours autour de leurs coentreprises en Chine et de reprendre les négociations pour régler leurs différends, selon le groupe agroalimentaire français.
« Conformément aux attentes des gouvernements français et chinois, Wahaha et Danone se sont mis d’accord pour mettre fin à leurs différends et se remettre à la table des négociations », selon le communiqué. « Les deux groupes ont décidé de suspendre temporairement toutes les procédures légales en cours, de stopper toute déclaration hostile pour créer un environnement propice à des discussions amiables », ajoute le texte.
Le groupe français, numéro 1 mondial des produits laitiers frais et numéro 2 des eaux en bouteille, avait offert en janvier dernier de suspendre les nombreuses procédures en cours visant Zong Qinghou, fondateur de Wahaha, le leader chinois des boissons, pour peu que de vraies négociations, politiquement encadrées, soient ouvertes.
Danone, qui détient 51% des sociétés fondées avec Wahaha, reproche à l’ex-PDG de celle-ci, Zong Qinghou, d’avoir créé de nombreuses compagnies indépendantes vendant exactement les mêmes marchandises que celles vendues par leurs 39 coentreprises.
Mais Danone avait laissé se poursuivre la procédure au tribunal d’arbitrage de Stockholm et continué, hors de Chine, les poursuites judiciaires, aux Etats-Unis notamment, contre plusieurs sociétés fondées en dehors des coentreprises et exploitant la marque Wahaha.
En guise de réponse, les syndicats –affiliés à une centrale unique en Chine et pas indépendants des pouvoirs politiques et économiques– de deux des coentreprises Danone-Wahaha ont annoncé qu’ils allaient réclamer à Danone 10 millions de yuans (plus de 940.000 euros) de dommages et intérêts pour avoir pris des participations dans des compagnies concurrentes de leur groupe.
Lors de sa visite à Pékin fin novembre, le président français Nicolas Sarkozy avait demandé à son homologue chinois Hu Jintao l’appui de son gouvernement pour régler le problème de Danone. Cette intervention n’avait pas eu d’effets concrets mais elle semble avoir pesé sur l’évolution des négociations entre les deux partenaires.
L’enjeu pour Danone est d’autant plus important qu’il réalise désormais en Chine près du dixième de son chiffre d’affaires, qui se monte au total à 13 milliards d’euros. Le PDG de Danone avait déjà indiqué qu’il préférait « une solution durable du problème plutôt qu’un bricolage rapide qui rassurerait tout le monde et donnerait l’illusion que le conflit est réglé ». M. Riboud, qui accompagnait M. Sarkozy dans son voyage, avait ajouté qu’il était conscient qu’en Chine une telle solution « demande du temps ».
© Revue de Presse de PACA Développement Chine Canton
pacaguangzhou@21cn.net