01 56 43 68 80

6, rue de Saint-Petersbourg, 75008 Paris

Cyber-opticien : un trompe l’œil ?

Logo HAAS 2022

Acheter des lunettes sur Internet est déjà une pratique courante en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, mais en France, ça ne devrait bientôt plus être une vue de l’esprit. En effet, la France a reçu mi-octobre une injonction de Bruxelles lui demandant de modifier sa législation interdisant la vente de lunettes et de lentilles en ligne. Il court une rumeur, selon laquelle, la plainte aurait été déposée par un groupe étranger spécialisé dans les lentilles de contact.

La France doit d’ici à la mi-décembre répondre à cette demande, sinon, la Cour européenne de justice sera saisie du dossier. Certes, de France, on peut déjà commander en ligne des lunettes de vue, mais les cyber-opticiens sont eux localisés en Asie, en Angleterre ou aux Etats-Unis.

Principal intérêt  : le prix proposé

Pour le consommateur, le principal intérêt est le prix proposé : pour des verres correcteurs simples, monture comprise, le prix d’achat est divisé par quatre par rapport aux prix pratiqué chez un opticien traditionnel. Et cela est surtout intéressant pour les acheteurs qui n’ont pas les moyens remplacer leurs lunettes abîmées. Par ailleurs, il convient de rappeler que si 63 % des Français portent des lunettes, le taux de renouvellement est faible : elles sont remplacées tous les quatre ans environ, contre tous les dix-huit mois aux Etats-Unis.

Problème  commercial ou de santé

Les opticiens insistent sur  le fait que la prise de mesures et l’ajustement des lunettes nécessitent un professionnel. En effet, pour bien voir, il est important de calculer l’écart pupillaire (entre la base du nez et chaque œil) et de bien centrer les verres. En outre, ils estiment que les lunettes ne sont pas un produit comme un autre. La vision n’est-elle pas  la deuxième préoccupation santé des Français ?
Or, sur Internet, c’est au client d’indiquer cet écart, s’il l’a déjà, ou de le mesurer lui-même, avec tous les risques d’erreur. L’aspect commercial ne doit pas faire oublier le besoin de santé qu’il y a derrière l’achat du produit. Et, c’est grâce aux conseils de l’opticien que le client achète un produit adapté à son besoin.

Observons qu’une enquête de l’UFC-Que Choisir, montre que les sites en ligne de vente de lunettes doivent encore faire des progrès, seule une livraison sur cinq correspond à la commande. En outre, l’association déconseille d’acheter en ligne des verres progressifs, qui permettent à la fois de voir de prés et de loin.

Même si les fabricants de lunettes et les opticiens voient d’un mauvais œil cette nouvelle concurrence, le feu vert de Bruxelles est attendu avec impatience par les cyber-opticiens, car il va de facto permettre le remboursement des achats par la Sécurité sociale et les mutuelles, qui bien souvent le refusaient. En outre, le marché des lentilles de contact devrait également en profiter. Véritable marché ou trompe l’œil.

Dossier à suivre…

Pour en savoir plus :

Lentilles de contact et vente par Internet  Écrit par Matthew Robinson

ENVELOPPE NEWSLETTER copie

L'actu juridique numérique
du mardi matin.

Inscrivez-vous pour recevoir nos derniers articles, podcasts, vidéos et invitations aux webinars juridiques.

*Champs requis. Le cabinet HAAS Avocats traite votre adresse e-mail pour vous envoyer ses newsletters.

Vous pouvez accéder aux données vous concernant, les rectifier, demander leur effacement ou exercer votre droit à la limitation du traitement de vos données en nous contact à l’adresse mail suivante : dpo@haas-avocats.com