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L’achat de fans, une mauvaise solution de marketing social…

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Qui ne s’est jamais vu offrir un Malabar ou un Carambar pour être ami avec un camarade de classe ? Désormais, dans la cour des grands, l’amitié ne s’achète plus avec de simples bonbons mais se monétise.

Plus que la simple volonté de rester en contact avec ses proches, avoir « un compte Facebook » ou « twitter » deviendrait un vrai business puisque désormais, l’achat et la vente de fans est proposée par de nombreux sites internet, tels que usocial.net et fanbullet.com.

En effet, ces sites se sont spécialisés dans la vente d’amis ou de supporters virtuels.

Le prix de l’amitié…

Les prix pour l’achat de fans peuvent varier d’un site à l’autre, le site usocial.com propose 1000 fans pour 197$ et 5000 fans pour 727$ alors que le site fanbullet.com les vend à 69.95$ les 1000 et 189,95$ les 5000 mais il faut savoir qu’on peut acheter des amis au rabais car ces sites proposent parfois des « prix d’amis ».

De vrais faux-amis…

Le système est simple, les sites vendent des fans afin que la popularité des groupes ou des pages (qui peuvent être créés pour tout et n’importe quoi) augmente, ce qui crée un effet de masse et permet de faire de la publicité aux pages crées par les entreprises.
Cependant, selon Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication en Vendée, les fans serait générés par des robots, il n’y aurait donc aucun intérêt à acheter ces fans.

Les compagnies de vente de fans, quant à elles, se défendent en disant qu’elles aident les entreprises à être visibles sur les réseaux sociaux afin de mieux se faire connaître et ainsi mieux vendre leurs produits.

Achète-t-on des amis comme n’importe quel autre produit, en regardant la quantité et le prix ?

« Je te citerais bien des gens chez qui les amis n’ont point manqué, mais bien l’amitié. » Déjà à son époque, le philosophe Sénèque favorisait les vraies amitiés plutôt que le nombre d’amis et se méfiait fortement du phénomène de masse considérant que les personnes suivant le phénomène ne vont pas forcément là où il faut aller mais seulement là où vont les autres.

Quid de l’obligation des « vendeurs de fans »…

A quelle obligation un « vendeur de fans » doit-il répondre, une obligation de moyens ou une obligation de résultat ?

Pour les compagnies de vente de fans, l’obligation de moyens serait la plus avantageuse, néanmoins, les acheteurs devraient plutôt s’assurer que l’obligation est une obligation de résultat ce qui leur permettrait d’engager plus facilement la responsabilité du vendeur.

Il convient également de constater que ces sites sont américains et que leur modèle économique risque de se heurter à la législation française et européenne, car les annonceurs européens qui utiliseraient ces méthodes risquent de tomber sous le joug des pratiques commerciales trompeuses telles que définies à l’article L 121-1 du code de la consommation mais également dans la directive européenne 2005/29/CE.

Bien que le droit ignore la notion d’amitié, cette dernière ne serait-elle pas directement attachée à la personne et donc incessible ?

En définitive, il vaut mieux, à l’instar de Sénèque, privilégier la qualité à la quantité et donc, avoir de vrais amis, car le commerce d’un faux ami expose au danger à proportion de la confiance qu’on a en lui et le risque d’e-réputation négative n’est pas loin. Alors, en d’autres termes, les faux amis ressemblent à de la fausse monnaie, ils ont l’éclat mais peu de valeur.

Le marketing social ne doit pas tomber dans ce piège.

Sources :

Julie HAMAÏDE, Sur Facebook, on aime pour de l’argent, Libération, Mardi 12 juillet 2011

Pierre RAUFAST, Le point de vue de Sénèque sur Facebook, 01 Informatique Business et Technologies n°2090, le 23 juin 2011.

Usocial.com

Fanbullet.com

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