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Les pièges narcissiques de Facebook

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Le devin Tirésias, à qui l’on demandait à la naissance de Narcisse si ce dernier atteindrait un jour un âge mur, répondait : « Il l’atteindra s’il ne se connaît pas ». La suite du classique d’Ovide est fameuse et semble se répéter aujourd’hui. En effet, la source de Narcisse est aujourd’hui semblable à l’ordinateur de centaines de milliers d’internautes qui, non contents de pouvoir céder parfois au voyeurisme propre aux réseaux sociaux, se font prendre au piège de vulgaires arnaques leur proposant, entre autres, de savoir qui les regarde le plus. Ou le moins.

Ainsi, le site lepopulaire.fr a récemment communiqué la liste des arnaques les plus courues de Facebook. Parmi les cinq premières, on découvre, sans étonnement, celles portant sur le nombre d’admirateurs Facebook ou une page permettant de regarder les ébats, au passage certainement fictifs, d’une célèbre chanteuse.

Il convient donc de rappeler aux internautes, si prompts à céder à la tentation d’un lien URL, que, d’après le site même, « Facebook ne propose pas de fonction de suivi des personnes consultant votre journal ou certains éléments de votre journal comme vos photos. Les applications tierces ne fournissent pas non plus cette fonction. » . Mettre en place une fonction comme celle-là serait illégale à plusieurs titres mais particulièrement à celui de l’inobservation de l’article 6 de la loi du 6 Janvier 1978 qui nécessite un consentement de la personne concernée par un traitement (votre soi-disant amoureux) pour voir ses données collectées.

Si le premier obstacle à une récupération des données des internautes regardant le profil des « arnaqués » est légal, l’autre est conventionnel.

En effet, Facebook dispose, dans ses conditions générales d’utilisation que « Nous requérons des applications qu’elles respectent la confidentialité de vos données, et c’est l’accord que vous donnez à une application qui détermine dans quelle mesure celle-ci est libre d’utiliser, de conserver et de transférer ces contenus et informations. ». Dès lors, des applications communiquant vos données ou vous obligeant à rendre publiques des informations vous concernant ne respectent pas les conditions générales d’utilisation du réseau social. Il n’est pas nécessaire d’ajouter les autres manquements opérés par ces arnaques. La simple inexécution de leur obligation de confidentialité (en laquelle consiste pourtant leur raison d’être) suffit pour justifier un éventuel signalement, par les internautes, auprès des techniciens du réseau social. Il est, sinon, conseillé de supprimer les messages mal intentionnés du profil piraté et d’empêcher l’accès de votre compte à cette « application » qui en collecte les données ou y diffuse un programme malveillant.

Qu’ils soient légaux ou conventionnels, les obstacles juridiques à la prolifération de magiciels sur Facebook ne manquent pas. Bien qu’en baisse, ces derniers résistent finalement admirablement au temps. Bien plus d’ailleurs que le jeune Narcisse qui, à trop se contempler, en périt.

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