Pour un Chinois, traîner son adversaire devant un juge c’est lui faire perdre la face. Cela signifie  manquer au contrat moral auquel dans la tradition chinoise, chacun est engagé.

Toutefois, cette attitude traduit aussi la crainte des décisions de justice. En effet, la partie qui porte plainte ou celle qui se défend, n’en vivront pas moins comme un échec la crainte de perdre le procès.

Cet échec et traumatisme seront aggravés par le fait que la décision du juge, ne pourra pas être facilement exécutée. En effet, concernant l’exécution des jugements rendus par des tribunaux chinois, l’on se heurtera souvent à des lenteurs et réticences pour mettre en œuvre les mesures d’exécution forcée. 

Néanmoins, la crainte du procès ne suffit pas à expliquer la préférence marquée des chinois pour la médiation. En effet, le chinois est un être soucieux de préserver les relations. Cette harmonie des relations ou la préservation de l’équilibre est profondément encrée dans la philosophie chinoise : le yin et le yang.

Très souvent, les Chinois acceptent donc dans les négociations d’abandonner une partie de leurs intérêts afin de gagner du temps et pour ne pas rompre les relations d’affaires avec l’autre partie.

Et il n’est pas rare qu’après dix-huit mois ou deux ans de bataille judiciaire, les parties au litige finissent par devenir partenaires !

Pour en savoir plus :

Chine Plus n° 5 – 4ème trimestre 2007, p. 5, Xiao Lin Fu-Burgne, Actes Chine

Investissement en Chine : quel mode de règlement des litiges choisir ?