Le 15 mars 2011 se tenait à la Chambre de Commerce Internationale de Paris,  les états généraux du « Cloud Computing ».

Cette manifestation a réuni prés de 420 intervenants.

Le « Cloud Computing » (« informatique en nuage » ou « nuage informatique ») connait une croissance fulgurante. Afin de pérenniser cette situation, l’association EuroCloud (visant la promotion du « nuage informatique » en Europe) a identifié les problèmes récurrents des acteurs de ce marché, et a entrepris d’y apporter des solutions.

Dix-sept recommandations (1) centrées autour de trois grands thèmes (l’offre, la demande et la distribution) ont été livrées au Ministre de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie Numérique.

Un bref rappel du contexte entourant cette grande innovation s’impose

« L’informatique en nuage » est une pratique de stockage et de  partage des données informatiques via internet et en passant par une multitude de serveur externes. En clair, « l’ordinateur de bureau n’est plus qu’un lieu de passage pour accéder à des services qui sont sur le Web (2) ». Le Cloud permet d’externaliser la puissance informatique, la capacité de stockage ou des logiciels qui seront directement accessibles via internet.

Cette technique a des avantages certains ; La mutualisation des données qu’elle permet facilité le partage de connaissance entre les utilisateurs et permet de réaliser des économies d’échelle importantes.  L’externalisation de logiciels ou services implique de fortes baisses concernant les couts d’entretien (financiers, techniques et humains) du matériel informatique.

De plus, l’accessibilité des données peut se faire de n’importe quel poste qui possède un navigateur. Commencer à travailler à partir de son ordinateur fixe, puis continuer sur son ordinateur portable ou son Smartphone devient possible.

Enfin, en confiant à un professionnel la gestion d’une ressource informatique, on bénéficie de mises à jour régulières ainsi que d’une expertise permanente.

Cependant, certains inconvénients sont à déplorer. Le Cloud utilise de manière intensive le transfert de données. En conséquence, la connexion internet doit être performante. L’efficacité de l’utilisation du service en dépend. De plus, cette technologie a un cout important. En effet, en plus des frais de stockage, les frais de transferts doivent être pris en compte. Selon l’utilisation qui est faite du service, ces sommes peuvent s’avérer très importantes.

 Il faut également souligner que la pérennité du service n’est pas assurée. Le prestataire est une entreprise, et à ce titre, rien n’indique qu’elle pourra ou voudra assurer la continuité de son activité sur une longue période.

Enfin, l’inconvénient majeur du « nuage informatique » a trait à sa sécurité.

En premier lieu, l’utilisateur ignore où ses données seront localisées. Il ignore donc qui y a accès ou même si ces données bénéficient, chez le prestataire, d’un degré satisfaisant de sécurité. En second lieu, l’utilisateur souffre d’une grande insécurité juridique. En cas de problème, il ne pourra pas poursuivre efficacement et rapidement un prestataire situé à l’autre bout du monde. En cette matière, la question est particulièrement importante. En effet, le prestataire pourrait, dans le pire des cas, retenir des données essentielles à la survie de la société. 

Trois propositions, sur les dix-sept exprimées au total, concernent la sécurité.

Les états généraux préconisent sur ce point :

• La création d’un label Sécurité au niveau européen.
• Le développement de la transparence concernant la localisation des données
• La création d’une « liste noire » regroupant l’ensemble des offreurs situés hors UE condamné d’une manière définitive par la juridiction d’un état membre de l’UE pour manquement à la qualité des services et aux engagements sur la sécurité des données hébergées. Il s’agit d’inciter les offreurs à disposer de structures juridiques responsables dans la zone européenne permettant d’assurer les droits des utilisateurs.

Sécuriser les clients est donc une nécessité. Et cette sécurité passe avant tout par l’assurance pour le client d’une protection juridique effective.

Mais encourager les prestataires en est une autre. Ainsi, EuroCloud milite pour la création d’un « fond d’amorçage Start-up » ainsi que pour une implication plus forte des administrations dans le choix de ces nouvelles technologies.

Avec un chiffre d’affaire de prés de 2,3 Milliards d’euros cette année, l’informatique en nuage représente, pour beaucoup, une « révolution » en marche.

Source :

« Les risques du Cloud Computing » par Ali Kinaze dans « Analyse, systèmes d’information ».

« Gagner les trois batailles de l’informatique en Nuage » Etats généraux du Cloud Computing, Mars 2011.