D’après le « gourou du net » Don Tapscott, le modèle d’organisation de la production des richesses tel qu’on le connaît actuellement dans les entreprises, reposant sur le principe de hiérarchie et sur la répartition verticale des tâches, tendrait à disparaître pour laisser place à des réseaux de coproduction et de cocréation des richesses impliquant des acteurs extérieurs à l’entreprise. Ce processus de collaboration de masse s’appellerait la « wikinomie ».
L’information et l’innovation étant le nerf de la guerre de l’entreprise moderne, la wikinomie repose sur l’idée que tout le monde peut avoir de bonnes idées, et que ceux qui sont aux prises avec la réalité du terrain sont souvent ceux qui voient le mieux ce qui peut être amélioré et comment. Faire participer les internautes au processus de production aurait donc pour avantage de recueillir un maximum d’informations pour un coût quasi-nul. Il est vrai que les idées n’appartiennent à personne, aussi créer un espace d’échange des idées est en soi une bonne idée. En revanche, l’idée est protégée dès qu’elle est l’objet d’un début d’exécution.
Il semble qu’à la différence des réseaux sociaux qui fleurissent actuellement sur le web mais dont l’objet se limite à la sociabilité en ligne, l’économie collaborative a un véritable avenir si toutefois chacun accepte de partager avec l’autre ses idées. Or, ce que l’on fait pour ses amis, on n’a pas nécessairement envie de le faire pour une entreprise. Pourquoi apporter gratuitement, ce qui est rémunéré chèrement par l’entreprise via ses Directions de recherche, de développement et de marketing ?
D’autre part, le monde informatique connaît aussi un espace de partage du travail : « l’open source » dont la rentabilité repose sur les développements spécifiques. Or, dans la wikinomie, on ne voit pas trop où se trouveraient ces développements spécifiques. Idée à méditer…
Sources :
Libération – 17 décembre 2007 p.18 (Christophe Alix) – Entretien avec Don Tapscott