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Wikipedia : dans le collimateur de la justice

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Au-delà des mérites de la célèbre encyclopédie Wikipedia, connue de tous, il n’a toujours pas été résolu le problème de la fiabilité des contenus. En effet, les auteurs peu scrupuleux peuvent s’exonérer de l’honnêteté intellectuelle et lui préférer la désinformation, voire la manipulation, ou encore privilégier de vils intérêts mercantiles.

Rappelons que Wikipedia est une oeuvre plurale créée par une multitude d’auteurs qui ne collaborent pas entre eux et qui ne sont pas soumis à un comité d’experts. Ainsi donc quiconque peut donc en modifier le contenu, les auteurs, mais aussi les fondateurs.

En droit, les dirigeants de l’encyclopédie sont-ils responsables du contenu ? La fondation Wikipedia soutient qu’elle est prestataire d’hébergement. En cette qualité, et aux termes de l’article 6.I.2 la loi du 21 juin 2004 pour la confiance l’économie numérique (LCEN), elle ne peut donc voir sa responsabilité civile engagée du fait des informations qu’elle stocke. En outre, les prestataires d’hébergement ne sont pas tenus d’une obligation générale de surveiller les informations stockées, ni de rechercher des faits ou circonstances révélant des activités illicites (TGI Paris, réf., 29 oct. 2007, Mme M. B., M. P. T., M. F. D. c/ Wikimedia Foundation Inc).

Avec le « web 2.0 », chaque internaute peut désormais se comporter en « webmaster ». C’est donc ce dernier qui est responsable de ce qu’ils modifient et affichent sur Wikipedia. Pourtant s’il est incontestable que le « web 2.0 » comporte d’extraordinaires avantages, il y a aussi une face obscure. Mais il faut aussi constater que, puisque des milliards d’internautes sont susceptibles de nourrir le « web 2.0 », cela peut aussi se faire au détriment du prix des droits des tiers.

En outre, ce système peut susciter malheureusement  la tentation de faire payer le référencement sur le site, voire des modifications pour des propos inexacts ou erronés.

L’actualité nous montre encore un exemple de dérives. A cet égard, le site Silicon se faisait encore l’écho d’informations pour le moins choquantes sur les pratiques de tractations financières douteuses du cofondateur de Wikipédia. En effet, un ancien dirigeant de la société Novell accuse un des cofondateurs de Wikipédia, de lui avoir réclamé de l’argent en échange d’une page plus favorable sur le site. Celui-ci aurait apporté une contribution annuelle de 5 000 dollars pour voir son profil modifié par les auteurs de l’encyclopédie en des termes plus élogieux et sa page verrouillée en sorte qu’aucun utilisateur ordinaire ne puisse y ajouter de commentaires. Lorsque l’ex dirigeant de la société Novell a arrêté de payer cette contribution, il a été interdit sur le site.

Bien entendu, on ne saurait se limiter à ce type d’information ; il faudra voir quelle est la réaction de Wikipédia.

En tout état de cause, une lecture attentive de l’article « éthique » s’impose.

Pour en savoir plus :

TGI Paris, réf., 29 oct. 2007, Mme M. B., M. P. T., M. F. D. c/ Wikimedia Foundation Inc

LOI n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique

Encyclopédie Wikipedia

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