Si l’article 10 de la loi Informatique et Libertés prohibait déjà, en  1978,  l’usage  exclusif  d’un  système  de  traitement  automatisé  de  données,  comme  seul  fondement  d’une  décision  individuelle  de  justice  ou  d’évaluation  comportementale  d’une  personne,  le  Règlement général de protection des données (arts 22 et 35­1a.) et  la  loi  pour  une  République  numérique  (arts  4  et  6)  entendent  réguler  davantage  les  algorithmes  de  nature  prédictives  pour  prévenir certains écueils de la révolution des Big Data.

Organisé par le Centre de Recherche de l’École des Officiers De la  Gendarmerie  Nationale  (CREOGN),  Partenaire  du  débat  public annuel initié par la CNIL, ce colloque présente trois tables ­rondes.

Maître Gérard HAAS participera à la Table  ronde  numéro  3 :  Quelles  normativités  pour  les  algorithmes ?  Code  is  law ?

Dans un monde idéal, les algorithmes prédictifs ne devraient constituer en soi  qu’une aide  à la décision à l’instar d’autres outils existants. Pour autant, cette  nouvelle technologie, par  son pouvoir de conviction qu’elle exprime, présente  le risque d’annihiler ce qui fait l’essence même de la nature humaine : son libre  arbitre,  sa  capacité à  décider  dans  l’incertitude,  son  sens  de  l’audace.  C’est  pour ces raisons notamment que le Conseil d’État, dans son rapport annuel de  2014  « numérique  et  libertés  fondamentales »,  recommande  aux  parlementaires  de  créer  un  droit  des  algorithmes.  Cette  dernière  table  ronde  aura pour objet de dresser un état des lieux , plus particulièrement en France,  sur  l’introduction  dans  notre  droit  positif  d’une  législation  sui  generis  aux  algorithmes.