« La technologie… est une chose étrange ; d’un côté elle est le vecteur de merveilleux dons, et de l’autre elle nous poignarde. »

Charles Percy Snow

L’éruption du numérique dans le monde de l’automobile bouleverse les prés carrés d’acteurs établis.

Tel est le cas notamment des constructeurs automobiles qui sont en train de revoir leur politique d’investissement pour la tourner davantage vers le logiciel et les services. À cet égard si la voiture autonome obère la plupart des accidents, quid des garagistes, qui tirent un large revenu de la tôle froissée ?

Quid des concessionnaires et des loueurs, si la voiture robot n’est plus proposée comme un bien, mais comme un objet en libre-service « ce qui arrivera, vu le prix attendu de ces engins » ?

De même les activités qui se nourrissent de l’automobile au sens large vont aussi être très vite secouées. Il en est ainsi de la logistique du transport, qui devrait se métamorphoser avec des trains de camions autonomes sur autoroutes et des petits vans automatiques dans les villes.

Les hôtels situés sur les grands axes de communication subsisteront-t-il, alors qu’il sera sans doute plus confortable de passer la nuit dans le lit de la voiture pendant qu’elle roule pour vous amener en vacances.

Quel est l’avenir des gestionnaires d’autoroute qui n’auront plus besoin de gérer des péages car qui dit voiture autonome dit voiture connectée ?

Comment les commerçants vont-ils gérer le fait qu’une voiture autonome puisse remplir son coffre avant d’aller chercher son passager ?

On peut craindre également pour la survie des auto-écoles, car si plus personne ne conduit avec ses mains et ses pieds, à quoi bon avoir besoin d’un permis de conduire.

Rappelons que depuis l’invention de la vignette dans les années 50, sans parler des PV de stationnement et des radars, les pouvoirs publics ont trouvé en la voiture une source certaine de revenus. Si les automobilistes n’ont plus à se préoccuper du code de la route, les pouvoirs publics devront changer l’affectation des policiers de la route, voir baisser leurs effectifs, faute de travail ou de moyens. On peut imaginer que demain on trouvera une taxe au kilomètre parcouru plus élevée en période de pointe. Et si les voitures sont électriques, quid des taxes sur l’essence qui sont une manne pour l’Etat ?

Bref on l’aura compris, la voiture du futur c’est beaucoup plus qu’une révolution automobile, les transports, les routes, l’assurance, l’immobilier, l’hôtellerie, les commerces en seront des victimes collatérales.