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Les Français prêts à fournir leurs données personnelles à leur assureur : une nouvelle perspective qui appelle à la prudence.

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D’après une étude menée par le cabinet de conseil PwC, 56 % des Français sont disposés à livrer des informations personnelles à leur assureur automobile et habitation pour obtenir un meilleur prix, et 70 % d’entre eux sont partants pour poser un capteur de données dans leur voiture ou chez eux. De plus, près de 9 Français sur 10 sont prêts à télécharger et à utiliser une application que leur assureur leur fournirait.

Cela ouvre des perspectives nouvelles aux assureurs automobiles et habitation. Ces résultats laissent donc présager un accueil plutôt favorable à l’assurance « pay how you drive », qui commence à arriver en France, et qui propose une modulation de la prime d’assurance automobile en fonction du comportement du conducteur, dont le véhicule est équipé d’un enregistreur de données.

Par ailleurs, 56 % des Français se disent prêts à communiquer à leur assureur des données personnelles complémentaires, notamment sur leur mode de vie. A condition que celui-ci s’en serve pour leur proposer une meilleure offre.

A l’heure du Big Data et du développement des objets connectés, l’enjeu pour les assureurs est de parvenir à extraire des données sur les assurés et leur profil de risques à partir de sources très variées, comme leurs achats, les GPS, les médias sociaux, les capteurs, ou d’autres traces numériques.

En effet, les capteurs permettant de transmettre les données aux assureurs sont des objets connectés, qui, associés avec un smartphone ou reliés à un réseau sans fil, peuvent transmettre à un ordinateur des informations sur leur environnement, qui seront ensuite traitées pour analyser les habitudes de leur propriétaire. Le fonctionnement de ces objets repose ainsi sur l’exploitation des données personnelles des personnes concernées. L’objet connecté est lié au phénomène de Big data, à savoir un ensemble de données numériques gigantesques détenues par les sociétés ou les Gouvernements ou n’importe quelle autre grande organisation, et qui sont analysées en profondeur, grâce à des algorithmes informatiques.

L’enjeu économique est primordial, puisque ce type de traitement permet aux entreprises de prédire le comportement de l’internaute et des clients en général, et leur permet alors de prendre les décisions les plus appropriées, à la suite d’analyses profondes des comportements de ces premiers obtenus grâce à la diversité de leurs traces numériques laissées un peu partout (internet, achat, paiement, applications smartphone…).

La loi informatique et libertés du 6 janvier 1978 a ainsi vocation à s’appliquer, car il s’agit de traitements de données à caractère personnel.

La détermination de la finalité est alors une étape fondamentale pour appliquer les lois relatives à la protection des données à caractère personnel. L’application de ce principe est une condition préalable et nécessaire pour l’application des différents critères de qualité de données à caractère personnel, y compris l’adéquation, la pertinence, la proportionnalité et l’exactitude des données collectées, ainsi que les conditions relatives à la durée de conservation des données. Les données doivent ainsi être collectées pour des finalités déterminées, explicites et légitimes. De plus, ces données ne doivent pas être traitées ultérieurement de manière incompatible avec les finalités initiales.

Les assureurs devront donc être vigilants dans leur utilisation de ces Big data, concernant le respect de la réglementation sur les données à caractère personnel, et devront notamment ne pas se laisser tenter par un détournement de la finalité initiale, par exemple en vendant ces données à des entreprises ou en élevant le prix de l’assurance en raison d’un comportement « à risques » de l’assuré. De plus, l’obligation qui peut leur être faite par des services de police de leur transmettre des données sur leurs assurés, devrait être connue de ces derniers, mais pourrait alors en faire fuir certains.

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