Alexandra Zimeray est étudiante en Master de droit à l’Université de Shanghai depuis 5 mois. En collaboration avec Carla Hirschhorn, responsable du pôle développement international de HAAS Société d’Avocats, Alexandra nous fait partager ses réflexions et ses expériences à travers un carnet de bord publié chaque mois dans la rubrique « Chine »  du site du cabinet.

Je me présente, je m’appelle Alexandra, je suis française et étudiante en droit. Après 4 années passées sur les bancs de la fac, je suis partie en Chine poursuivre mon cursus en droit chinois. J’étais curieuse de découvrir comment les Chinois appréhendaient le droit, curieuse aussi de découvrir cette culture si éloignée de la nôtre. Le voyage est à la hauteur de mes attentes !

Carnet de voyage N° 1
« Mes recherches universitaires en droit chinois »

J’ai étudié à l’Université Normale de Shanghai pendant quatre mois au cours desquels j’ai pu suivre des cours de chinois, d’économie politique, d’histoire, et bien sûr, des cours de droit chinois.

Que le cours soit théorique ou pratique, j’ai été surprise de constater que nous n’avions pas de manuels à disposition pour nos recherches. S’il existe des traités de droit, les exemplaires de la bibliothèque ne sont qu’en langue chinoise et par conséquent inexploitables pour la très grande majorité des étudiants étrangers. Les manuels de droit chinois en anglais ou en français, certes existent, mais ils ne sont édités que par des éditeurs étrangers et accessibles qu’aux praticiens.

Lorsqu’il a fallu rendre des essais ou devoirs conséquents, le problème de la consultation d’ouvrages s’est vraiment posé. On s’est donc tourné vers internet qui est devenu notre seul outil de recherche.

L’accès à Internet depuis la Chine n’est pas comparable à l’accès illimité que nous pouvons trouver en France. De nombreux sites sont censurés. La « police du net » s’affaire jour après jour à passer au crible chaque image et chaque article. Elle traque toute information (référence historique à de graves événements, sujets d’actualité diplomatique houleux, etc.) qui pourrait être contraire aux principes de la République Populaire de Chine ou simplement aller à l’encontre de « l’intérêt commun ».

Si on a la chance de trouver un blog ou un site de doctrine, un nouveau problème apparaît, quant à la véracité des informations. En effet, dans un contexte où la Chine vit une véritable explosion économique – alors qu’il y a quelques décennies elle était considérée comme un pays sous développé – les règles de droit changent vite et très régulièrement. Par conséquent les sites accessibles aux étudiants véhiculent souvent de fausses informations. De plus, la pratique n’est pas toujours conforme aux textes et cette dernière diffère d’un jour à l’autre, voire d’une personne à une autre.

En résumé, l’efficacité et la pertinence de nos recherches juridiques sont plutôt compromises.

Cependant, l’enseignement tiré de l’observation du fonctionnement de ce pays étonnant, peut très largement compenser le manque d’information.

Vous êtes étudiant, vous effectuez un stage juridique à l’étranger, votre expérience nous intéresse. N’hésitez pas à nous contacter.