01 56 43 68 80

6, rue de Saint-Petersbourg, 75008 Paris

Zoom sur l’effacement des données de connexions Internet

Fotolia 88200231 Subscription Monthly M
Cet arrêt est intéressant dans la mesure où il  apporte des précisions concernant le principe d’effacement des données de connexions internet s’imposant aux opérateurs de communications électroniques et les conditions de dérogation à cette obligation.
En l’espèce, une société ayant une activité de presse et d’édition dans le domaine de l’automobile commercialise une revue via le réseau Internet ou via des revendeurs. Elle remarque sur un site internet l’existence de liens  postés par un internaute utilisant un pseudonyme, permettant de télécharger gratuitement des numéros de sa revue et renvoyant vers un site de partage de fichier.  Le juge des référés, saisi par la société condamne l’hébergeur et éditeur du site à lui communiquer tous renseignements en sa possession concernant la personne usant  du pseudonyme.

Les renseignements obtenus pointent sur  des adresses IP détenues par Manche Télécom et SFR et une adresse email attribuée par Yahoo. La société a assigné ces sociétés afin qu’elles communiquent ces informations. Or, ces éléments datent de plus d’un an, ils avaient été effacés, en application de l’article L. 34-1 du code des postes et communications électroniques.

Le 17 septembre 2014, le tribunal de commerce de Paris a débouté la demanderesse au motif que “la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) interdit aux défenderesses de conserver les données personnelles relatives à une connexion au-delà d’un an ».
Elle  interjette appel de cette décision.

Le 15 décembre 2015, la cour d’appel de Paris a confirmé le jugement et a débouté l’appelante.

Les juges du fond rappellent tout d’abord que « les opérateurs de communications électroniques sont astreints à une obligation légale d’effacement immédiat des données relatives aux connexions Internet laquelle ne souffre que d’une seule exception leur permettant de différer d’une année à compter de la date de leur enregistrement ces opérations d’effacement et à condition que les données soit communiquées sur injonction d’une autorité judiciaire et seulement pour les besoins de la recherche, de la constatation et de la poursuite d’infractions pénales ou d’un manquement à l’obligation définie à l’article L. 336-3 du code de la propriété intellectuelle. »
Ils  considèrent également que l’envoi d’un courrier à SFR lui demandant les coordonnées des personnes à qui avaient été attribuées des adresses IP et des informations sur le pseudo en question « ne peut être assimilé à l’injonction prévue à l’article L. 34 du code des postes et télécommunications ».
Ainsi, la cour d’appel considère que les fournisseurs ont respecté l’obligation légale en effaçant les adresses IP.

 

 

Références
– Cour d’appel de Paris, Pôle 1 – Chambre 3, 15 décembre 2015, ETAI c/ Yahoo ! France, SFR, Manche Télécom

ENVELOPPE NEWSLETTER copie

L'actu juridique numérique
du mardi matin.

Inscrivez-vous pour recevoir nos derniers articles, podcasts, vidéos et invitations aux webinars juridiques.

*Champs requis. Le cabinet HAAS Avocats traite votre adresse e-mail pour vous envoyer ses newsletters.

Vous pouvez accéder aux données vous concernant, les rectifier, demander leur effacement ou exercer votre droit à la limitation du traitement de vos données en nous contact à l’adresse mail suivante : dpo@haas-avocats.com