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Des objets ou des voleurs marqués à l'ADN chimique contre les vols

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Pour certains experts en sécurité, cette innovation qui arrive en France après avoir fait ses preuves depuis 10 ans en Grande Bretagne est comparable à la découverte de l’ADN « humain » pour la police scientifique.
L’ADN chimique se présente sous la forme d’un kit pour les particuliers se composant d’un tube type «mascara » et d’autocollants. Un petit pinceau à l’intérieur du tube permet de marquer les objets précieux ou de valeurs sentimentales que l’on souhaite identifier. Un simple trait d’un centimètre permet de marquer de manière invisible et inodore l’objet. Cette marque deviendra jaune fluo sous l’éclairage d’une lampe à ultraviolet.
Il convient de noter que le prix de ce kit n’en fait pas un simple gadget (environ 3500 euros pour « ADNiser » 70 à 80 objets). Ce prix s’explique par l’ADN chimique unique de chaque kit. Il ne s’agit pas d’un simple code-barres.
L’entreprise britannique Smart Water qui commercialise le produit garantit une trace indélébile d’au moins cinq ans en extérieur. Cette substance composée de terres rares établissant un code unique n’altère pas la matière sur laquelle elle est apposée. Elle est indélébile même au solvant. Le code unique est répertorié pour chaque kit dans une base de données sécurisée située en Angleterre.
Ce caractère unique sert donc de preuve pour le propriétaire des objets marqués en cas de vol de ceux-ci. Encore faut-il les avoir retrouvés !
 
Que faire en cas de revente de l’objet ainsi marqué ?
L’objet une fois vendu ou donné conserve son ADN chimique, on peut donc connaitre son propriétaire initial ayant fait la marque.
En cas de vol chez le nouveau propriétaire, la police retrouvant l’objet et faisant les tests ADN contactera le titulaire du code ADN qui dans ce cas ne sera plus le propriétaire. Il reviendra donc à ce dernier de faire preuve d’honnêteté en donnant l’identité de l’acquéreur.
La solution sera sans doute pour le nouvel acquéreur de marquer l’objet d’un ADN lui appartenant. La police scientifique a de beaux jours devant elle dans les années à venir quand elle trouvera sur des objets d’art de collectionneurs faisant l’objet de spéculations et de multiples transactions plusieurs ADN chimiques différents.
Un moyen pour limiter les vols ou des recels ?
Le kit comprend des autocollants indiquant « Attention Sécurité. SmartWater. Encodage indélébile», à poser sur les entrées des habitations telles les mentions « Maison sous vidéo-protection » ou « Attention chien méchant ». Il conviendra donc que le dispositif soit connu des cambrioleurs avant que l’autocollant ait une portée dissuasive.
Par contre, en cas de vols via des réseaux organisés s’attaquant à des objets d’art notamment, ces réseaux pourront vite faire le test à la lampe à ultraviolet. Dans ce cas le recel et la revente de ces objets sera sans doute plus délicat.
Il convient de craindre que ces objets devenus invendables car traçables finissent détruits.
Le code unique est répertorié pour chaque kit dans une base de données sécurisée située en Angleterre. En effet, cette base va contenir un certain nombre de données sensibles tel le patrimoine des titulaires de codes ADN chimiques ainsi que leurs adresses. Elle fera donc l’objet de convoitises tant de la part de réseaux de vols et de trafic d’objets d’art ou de valeurs… que de la part de créanciers ou du fisc, mais cela est une autre histoire…
Ce système de codage pourra sans doute être dans l’avenir conseillé ou imposé dans les contrats d’assurances.
Ce dispositif est aussi utilisé non pas par des particuliers mais par des entreprises et plus précisément par des magasins. En effet, certains s’équipent de diffuseurs d’ADN chimiques qui se déclenchent en cas de braquages et autres cambriolages. Les malfaiteurs sont alors « brumisés » par cette substance qui leur collera à la peau durant plusieurs semaines et des années sur leurs vêtements. Ceci ne facilitera toujours pas leurs interpellations mais servira de preuve de leur présence dans le magasin.
Se posera à l’avenir la question des clients de ces magasins, témoins du braquage, qui seront marqués par inadvertance par cette substance. Au-delà du choc émotionnel ou physique, ils porteront sur eux une donnée personnelle non voulue (leur présence dans le magasin le jour du braquage) visible en passant sous une lampe à ultra-violet…
 
Cet ADN chimique n’est pas une preuve irréfutable car il peut être malveillamment posé. Le marquage chimique des objets ou des personnes apporte néanmoins les éléments constitutifs de l’infraction de recel ou de vol.

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