L’édito de Gérard Haas
La France s’apprête à légiférer contre les fake-news. En janvier dernier, Emmanuel Macron annonçait deux propositions de loi contre la manipulation d’information en période électorale, dans les trois mois précédant un scrutin. Ces dispositions permettraient à un candidat ou à un parti de saisir la justice pendant cette période afin de faire cesser la diffusion de fausses informations. Les projets de lois sont actuellement en discussion à l’Assemblée nationale.
Toutefois, les progrès en matière de technologies de la communication et d’intelligence artificielle sont tels qu’il est désormais possible de créer des contenus dont les conséquences peuvent être encore plus catastrophiques. En effet, la désinformation s’apprête à entrer dans une nouvelle ère, celle où il sera possible de manipuler les vidéos, leur sens et les propos de ceux qui y apparaissent.
Tous nos repères pourraient alors être bouleversés
[dt_default_button link= »https://www.haas-avocats.com/medias/peut-on-lutter-efficacement-contre-les-fake-news/ » button_alignment= »default » animation= »fadeIn » size= »big » default_btn_bg_color= » » bg_hover_color= » » text_color= » » text_hover_color= » » icon= »fa fa-chevron-circle-right » icon_align= »left »]Comment peut-on lutter contre les fake news ?[/dt_default_button]
Technique de manipulation vidéo le « deepfake » permet, moyennant l’usage d’un bon algorithme, de truquer des vidéos de manière totalement réaliste. Soulignons que ce terme est lui-même dérivé de deep learning (ou « apprentissage profond »), qui désigne un type d’intelligence artificielle où la machine «apprend» par elle-même, à partir de sa propre observation de divers phénomènes – contrairement aux algorithmes de programmation, qui se contentent d’exécuter des ordres donnés. Appliquée au secteur de la vidéo, la technologie se transforme en outil de postproduction hyper-performant. Signalons également « l’astroturfing » qui est une autre technique de manipulation numérique consistant à donner l’impression d’un comportement spontané et de masse. Autrement dit, avec ces technologies les vidéos sont truquées en modifiant de manière réaliste des poses, expressions faciales et autres gestuelles d’individus.
A terme, le risque est notamment que l’idée même de preuve «par l’image» disparaisse, rendant ainsi difficile la distinction entre une vidéo originale et une vidéo retouchée.
Or, plus une société apprend à être sceptique, plus il devient facile pour un menteur de remettre en question des faits pourtant irréfutables.
Les vidéos truquées créeront un doute légitime à propos de tout ce que nous regardons. Il faudra pouvoir certifier qu’une vidéo a bien été tournée à un moment donné et dans un endroit qui existe. Cela renvoie évidemment, à la question de la fiabilité des informations publiées et partagées sur Internet. Les solutions existent, mais il est urgent de les mettre en place afin d’éviter des dérives encore plus grandes dans la désinformation.
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